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De la concession à la construction, itinéraire d’un enfant du machinisme

Après 27 années passées en concession, Stéphane Pain a retrouvé un nouvel élan en tant que directeur commercial de Duro-France.

Stéphane Pain, directeur commercial chez Duro-France, a toujours voulu travailler dans le monde de la mécanique agricole. Dans le cadre de nos portraits consacrés aux acteurs du machinisme made in France, il nous raconte son parcours.

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Tout jeune, à l’âge où les enfants rêvent d’être pompier, vétérinaire ou astronaute, il voyait déjà son futur entouré de tracteurs et de déchaumeurs. « Ma vocation, c’était le machinisme, je l’ai su très tôt », confie Stéphane Pain. À 53 ans, après une première carrière dans le monde de la concession, sous pavillon Deutz-Fahr, il assure désormais l’avenir commercial de Duro-France à Éole-en-Beauce dans l’Eure-et-Loir.

Le premier souvenir de mécanique qui remonte de son enfance entre l’Indre et le Cher, c’est une moissonneuse-batteuse New Holland sans cabine, avec son grand oncle qui mettait cotte et foulard pour éviter d’être submergé de poussière. « Il y avait une exploitation du côté de ma mère, de la polyculture-élevage avec des vaches à lait, des cochons… Pour conduire, il fallait pouvoir attraper les pédales, ça n’avançait pas tout seul comme maintenant, et je n’ai jamais été très grand ! » sourit-il.

Souvenirs du lycée agricole du Chesnoy…

Quand, en fin de collège, une conseillère d’orientation le destine aux filières générales, l’adolescent passionné de ferraille n’en démord pas : « Je voulais être dans le professionnel. Je savais ce que je voulais faire, autant ne pas perdre de temps ». Sa maman, secrétaire de mairie, lui fait confiance. Il chemine jusqu’au BTS machinisme du lycée agricole du Chesnoy, à Amilly dans le Loiret. « C’était sur entretien. Il n’y avait que 3 BTS de ce type dans toute la France à l’époque », se souvient-il.

De ses études, Stéphane Pain garde en mémoire une période épanouie, entouré de futurs agriculteurs, techniciens ou commerciaux, des camarades avec lesquels il a gardé encore aujourd’hui des contacts. « Par contre, il n’y avait que des garçons… Une fille voulait tenter le BTS mais les profs l’avaient dissuadée. C’est dommage. C’est beaucoup plus ouvert de nos jours et c’est tant mieux ».

Un commercial Deutz-Fahr en idole de jeunesse

Pendant son service militaire, le jeune homme pose une semaine pour aller au Sima déposer des CV. Il atterrit chez Agrisem, qui vient de se lancer, où il reste 5 mois. Son enfance ressurgit alors. Jean-Michel Leclerc, le commercial des concessions Poirier qu’il adorait quand il venait dans la ferme familiale, le contacte : « Je m’asseyais à table et je l’écoutais discuter avec mon oncle. Il arrivait à le convaincre avec des arguments techniques, il maîtrisait son sujet. Il avait aussi une grande humanité. Cela m’a guidé et inspiré pour toute ma vie professionnelle ».

Nous sommes en novembre 1995. Stéphane Pain ne le sait pas encore mais il s’engage pour 27 ans. Il grimpe les échelons, directeur commercial puis directeur général, à écouler notamment des tracteurs Deutz-Fahr dans une région, le Sancerrois, largement viticole. « Ce n’est pas comme vendre un John Deere. Il faut batailler, argumenter, vendre aussi les services, le SAV, les pièces en stock… Mais honnêtement, au final, ce qui fait la différence entre deux tracteurs, c’est la relation humaine », souligne-t-il.

L’aventure s’arrête en février 2022. « La finance avait pris le dessus. Ce n’était pas facile, je pensais finir ma carrière là-bas. Mais quand tes collaborateurs et tes clients ne deviennent que des numéros… C’était la fin d’une époque », résume Stéphane Pain. Pas besoin de CV pour rebondir. Une connaissance chez Duro l’appelle. « Pour moi, Duro, c’était le gros forgeron de la Beauce. Je suis venu, j’ai vu les installations. C’était bien autre chose en fait ! C’était la naissance de la trémie frontale Éole. Elle promettait. Elle a tenu ses promesses d’ailleurs. »

Chez Duro, le directeur commercial retrouve une seconde jeunesse : un patron « humain », Nicolas Pommier, une proximité avec les clients, l’absence de fossé entre l’ouvrier et le responsable. « Cela aurait été difficile de trouver mieux », assure-t-il.

Couché à 20 heures, à l’usine dès 5 heures

Ce renouveau rejaillit aussi sur sa vie de famille. Le lundi matin, il prend sa valise et part pour 5 jours, comme lors de ses années lycée. « Le soir, je suis parfois au lit à 20 heures. Du coup, je suis à l’usine dès 5 heures. L’avantage de la Beauce, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de tentations ! » Et le week-end, il rejoint sa femme Catherine, coiffeuse à domicile, à Sancerre. « On a le droit à des retrouvailles chaque semaine, c’est une chance. Elle m’a toujours soutenu dans mon choix. Elle voyait bien que j’étais malheureux », remercie-t-il.

Ensemble, ils préparent leur prochain voyage, en Crète, reçoivent leurs amis ou répondent à une invitation. « Il y a toujours quelque chose à fêter. Les relations humaines, c’est tout ce qui compte, résume Stéphane Pain. C’est ce qui enrichit. Tu ne fais pas du commerce si tu n’aimes pas l’échange ».

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